Hier, entre deux pyramides, entre deux êtres s’aimant, sous un grand soleil et sur une terre riche commença à s’écrire l’histoire de Tia. Quelques années avant, Najib et Inaya rencontraient le regard l’un de l’autre parmi les stands d’un petit marché du quartier où ils habitaient tous d’eux depuis quelques temps. L’amour se fit rapidement entre les deux personnages, les étapes brulés en un rien de temps pour ceux-ci. Rencontre des familles, emménagement ensemble, et puis elle. Tia. Première née de l’union, en 1983, seulement deux ans à la suite de leur rencontre, elle ne fut que rapidement célébrée. Cinq ans après sa naissance, Najib fut licencié de son travail à la suite de coupe budgétaires dans son entreprise, et, d’orgueil, se refusa à l’admettre à sa femme. Pendant plusieurs jours, il se contentait donc de trainer dehors, d’errer dans les rues égyptiennes sans but, avant de se faire repérer. Il fut récupéré par une organisation criminelle, qui l’engagea pour des missions de plus en plus importantes. Sa femme s’en rendit finalement compte au bout de quelques années. En parallèle, le couple se mit alors à se disputer de plus en plus fréquemment jusqu’à ce qu’elle ne devienne plus que la mère de Tia, demandant le divorce alors que sa fille avait dix ans. Cette décision fut prise lorsque Inaya apprit que son mari l’avait trompé et qu’il avait eu une deuxième fille il y avait deux ans. A partir de ce moment-là, elle vit de moins en moins sa mère, jusqu’à ce qu’elle ne finisse par disparaitre totalement de sa vie. Sa demi-sœur rejoignit sa maison, et les deux enfants se rapprochèrent rapidement, devenant la principale alliée l’une de l’autre. Elles passèrent de moins en moins de temps avec leur père, qui passait de plus en plus de temps en dehors de chez eux pour gagner de l’argent dans de nombreuses affaires floues, jusqu’au dix-neuf ans de Tia.


A ses dix-neuf ans, Tia dut faire face à la mort de son père, criblé de dettes et de balles. Elle dut donc à son tour travailler pour subvenir aux besoins de celle qu’elle considérait désormais pleinement comme sa sœur et d’elle, en plus de devoir rembourser les dettes de son père. Lentement, elle acquit la confiance de plusieurs personnes, passant ainsi de chauffeuse à cambrioleuse en passant par quelques autres rôles dans différentes activités illégales. Sa sœur s’éloigna lentement d’elle, ne comprenant pas et lui reprochant ses choix. Néanmoins, Tia continua à financer sa vie et ses études, n’ayant pour seul objectif d’offrir à sa sœur la vie qu’elle n’avait pu avoir, pour qu’elle puisse faire ce qu’elle finirait par désirer de sa vie. Du côté de sa vie personnelle, elle finit par se lier à un homme avec qui elle travaillait régulièrement, jusqu’à ce qu’un accident arrive au cours d’un de leur rendez-vous et que Tia finisse enceinte à ses vingt-trois ans. Elle choisit de le garder, et se retrouva alors mère d’une petite Isis en 2006.  


A vingt-neuf ans, elle n’avait plus vraiment de contact avec sa sœur, et pas vraiment plus avec le père d’Isis. Des erreurs, elle savait en avoir fait. Elle était tombée dans l’alcool et n’avait pas réussi à s’en sortir pendant de nombreuses années, de ses vingt-cinq ans à ses trente ans. Sa vie s’était donc totalement éloignée du chemin légal, et elle se retrouva alors impliquée dans l’assassinat d’un homme politique américain, ayant conduit l’arme du meurtre jusqu’à l’homme en charge de le commettre, bien qu’elle ignorait à quoi elle servirait. Tia finit par être interrogée par une branche de la C.I.A. avec laquelle elle réussit à signer un accord. En échange de tout ce qu’elle savait, elle prendrait une peine réduite et pourrait, à sa sortie, être réunie avec sa fille et aller vivre dans un coin perdu aux Etats-Unis. Elle purgea alors une longue peine de ses trente-deux ans à ses trente-neuf ans, pendant lequel elle réussit à sortir de l’alcoolisme non sans de sérieuses difficultés, mais aidée par un programme négocié avec la C.I.A, Pendant ses dix années, elle tenta de se repentir, participant à de nombreuses activités proposées au sein de son lieu d’incarcération aux Etats-Unis.  


Aujourd’hui, entre quatre murs, entre deux êtres tentant de communiquer, sous un temps changeant et une terre perdue continue à s’écrire l’histoire d’une nouvelle Tia. Elle a trouvé sa place avec Isis à Mariposa il y a seulement quelques semaines, et tente de lui fournir la vie qu’elle mérite, lui offrir l’amour qui lui manqua durant sa propre enfance. En parallèle, la mère de famille était décidée à se créer une nouvelle identité en devant faire aux défis qu’une personne en voie de réinsertion doit faire face. Si elle travaille aujourd’hui en tant que torréfactrice, elle aura dû essuyer de nombreux refus et souvent avec une pointe de mérpis de la part de potentiels patrons avant qu’elle ne tombe face à celle qui l’embaucha, Dinah Barlowe. Elle est loin d’être similaire à cette personnalité dynamique et joviale, mais Tia ne peut s’empêcher de particulièrement apprécier sa présence, de s’en amuser. Quelque chose en Dinah, sans doute du registre de cette joie de vivre lui plait, agit comme un signal d’espoir dont elle n’a pas vraiment conscience, mais qui lui prouve qu’elle pourrait un jour elle aussi être comme sa patronne.