Si au début je ne voulais pas ouvrir la porte, j’avais fini par vaincre ma flemme pour le faire et j’étais très heureuse de l’avoir fait. Je ne m’attendais absolument pas à voir Peter devant moi. Il était le même que dans mes souvenirs et son sourire était toujours aussi beau. Je lui sautais dans les bras tant j’étais heureuse de le voir, de le retrouver et je l’étais encore plus quand je le sentais fermer ses bras autour de moi. J’avais du mal à le lâcher, comme si sa présence n’était qu’un mirage, pourtant je le faisais, lui répétant à quel point j’étais heureuse et je l’invitais à entrer « Tu me dérange absolument pas » Le voir chez moi était aussi normal, que bizarre. 3 ans sans réel contact c’était compliqué, et pourtant c’était comme s’il n’était jamais parti. J’allais lui chercher une bière avant de lui poser 1000 questions. Il allait bien et c’était tout ce qui m’importait, même sur son visage, je voyais qu’il allait bien et ça me faisait plaisir pour lui. « Je suis contente que tu sois là aussi » Réellement contente. Mon cœur ratait un battement quand il disait qu’il ne comptait pas repartir « Tu veux dire que tu rentres pour de bon . Tu vas pas repartir quelques part dans quelques semaines ? » J’étais ravie qu’il ai trouvé une façon de s’épanouir avec les voyages, mais de manière très égoïste, j’avais envie qu’il reste. Naturellement je lui proposais de manger avec moi et sa réaction me faisait rire. Comme s’il pouvait me déranger. Je secouais la tête quand il disait qu’il pouvait repasser. Maintenant qu’il était devant moi, je ne comptais pas le laisser partir au bout de quelques minutes. « S’il faut te séquestrer pour que tu passes la soirée avec moi, je suis prête à le faire. Tu me déranges absolument pas, j’étais sur le point de manger devant la télé vois-tu » Télé qui aurait sûrement fini par m’ennuyer et je me serais jeté sur un livre pour finir la soirée. Je lui souriais quand il disait qu’il voulait s’assurer que j’allais bien et je lui frappais l’épaule « Tu aurais pu le savoir avant si tu ne changeais pas d’endroit avant que mes lettres parviennent jusqu’à toi » J’étais tellement frustrée à chaque fois qu’une de mes lettres me revenaient, c’était horrible. « T’as du croire que j’en avais rien à foutre » Ce qui était loin d’être le cas et malgré mon absence de réponse, j’étais contente qu’il ai continué à m’écrire. « Tu dois avoir tellement de choses à raconter. Je suis presque déçue de pas avoir exigée un carnet de voyage, mais je sais que tu l’aurai pas tenue » Ou alors une fois de temps en temps en y pensant. « Mais du coup tu dors chez tes parents ? Les retrouvailles se sont bien passées ? » Je m’installais dans le canapé en tailleur face à Peter pour ne rien manquer de ses aventures et de ses aventures. « Et mes souvenirs de voyages ils sont où ? » Je tendais la main en rigolant, sachant pertinemment que Peter n’avait rien ramené.

Peter ne comptait pas repartir et c’était tout ce dont j’avais besoin d’entendre. A son départ, je savais qu’il allait me manquer, mais je ne pensais pas qu’il me manquerait autant. On avait beaucoup de choses à rattraper et je comptais bien commencer dès ce soir, même s’il fallait le séquestrer. Je n’avais pas besoin d’aller jusque là et c’était une bonne chose. Quand il disait vouloir s’assurer que j’allais bien, je le tapais sur le bras, c’était de sa faute s’il n’avait pas eu de mes nouvelle, parce qu’il ne restait jamais au même endroit. Surtout qu’il avait du penser que je m’en foutais, alors que c’était loin d’être le cas. « Tu l’as quand même pensé, c’est horrible » Il avait du mal le vivre, enfin ce n’était pas une sensation très agréable de se faire oublier par ses amis. On s’installait dans le canapé et je lui demandais de tout me raconter. L’idée de lui donnait un carnet pour le remplir tous les jours m’avait effleurer l’esprit, mais il ne l’aurait jamais rempli « Tu peux commencer par le début. C’était quoi l’endroit le plus beau ? Y’a des endroits qui t’ont fait peur ? » Peut-être que par moment il avait été en danger sans qu’on le sache. Evidemment je lui demandais s’il dormait chez ses parents, mais ce n’était pas le cas, il avait pris une chambre dans un motel. « Oui c’est vrai que c’était sûrement mieux de pas débarquer à l’improviste chez eux » La relation avec ses parents avait toujours été compliquée, je ne connaissais pas toutes les raisons, mais en tout cas moins Peter en parlait, mieux il se portait. « Du coup tu vas faire quoi pour te loger ? Tu vas pas rester au motel quand même » C’était quand même un peu triste comme situation. Je lui demandais aussi en souriant où se trouvait mes souvenirs de voyages, et de toute évidence pour l’instant je devais me contenter de son sourire – qui était toujours aussi beau. « C’est une invitation pour qu’on parte en vacances ensemble ? » Si c’était ça, alors j’en serais ravie. Il serait peut-être temps que je sorte un peu de Mariposa. « Mais t’en a même pas un tout petit qui rentrait dans ton sac ? » J’insistais pour l’embêter, parce qu’au final j’avais toutes ses lettres avec ses souvenirs et c’était le plus important. Je rigolais quand il parlait des romans que j’avais du lui écrire. « Alors, oui effectivement par moment elles étaient très longues » Parce que j’étais incapable de m’arrêter. « Mais je pourrais te les donner si tu veux, elles me sont toutes revenues et je les ai gardé » Je ferais juste attention de ne jamais lui donner la première dans laquelle je lui parlais de mes sentiments. Peter se parlait de ce mettre aux emails et ce n’était peut-être pas une mauvaise idée. « Si tu restes à Mariposa, on aura juste à se voir quand on en aura envie » Parce que les mails c’était bien uniquement s’il comptait repartir. « Sinon, il s’est pas passé grand-chose pour moi. Enfin j’ai quand même ouvert ma librairie, mais c’est tout » Ma sœur allait toujours aussi bien, mon père c’était plus compliqué, mais ça l’avait toujours été. « J’ai très hâte que tu puisses la voir. L’odeur des livres dans la boutique est incroyable, je pense l’avoir décoré avec goût » Je l’espérais en tout cas. Avec cette boutique, j’étais tout simplement heureuse. J’avais concrétisé l’un de mes plus grands rêves.  

Je demandais à Peter le plus bel endroit qu’il a visité et de toute évidence c’était dur de faire un choix, mais sa réponse me laissait rêveuse. Je l’enviais d’avoir eu ce courage de partir, enfin surtout le besoin, mais j’étais surtout très heureuse pour lui. J’avais d’ailleurs hâte de voir toutes les photos et je lui souriais quand il parlait de prendre le temps de les développer « N’hésite pas à me les laisser pour que je le fasse pour toi en allant à la librairie » Je serais plus que ravie de m’en occuper. J’avais également évoqué ses parents, savoir s’il les avait prévenus, mais vu leurs difficultés à communiquer, venir sans prévenir n’était clairement pas une bonne idée, pour ce qui était du logement en revanche je pourrais peut-être l’aider. « J’ai une deuxième chambre si tu veux » Lui proposer cela pourrait sembler bizarre pour certain et pourtant c’était absolument naturel pour moi. Cela me semblait même la chose la plus logique à faire. « On se connait, je sais que la colocation se passera bien et comme ça tu ne payes pas une fortune pour rester au motel et ça te laisse le temps de voir ce que tu veux faire. Enfin que tu restes ici 2 jours, 2 mois ou 2 ans, c’est pas un problème pour moi » Je serais même heureuse de pouvoir partager mon quotidien avec lui et m’assurer qu’il ne reparte pas à l’autre bout du monde pour une durée indéterminée. Sauf s’il voulait qu’on parte en vacances ensemble, comme il venait de le sous-entendre « Alors d’accord, j’irai chercher mon souvenir moi-même quand on partira en vacances ensemble » Et en attendant, je serais juste heureuse avec le porte-clé qu’il me proposait. Cela me semblait être un très bon deal en tout cas.
Même si je pourrais rester des heures à écouter Peter me parler de ses voyages, il ne m’en donnait pas vraiment l’occasion on me demandant comment les choses s’étaient passé pour moi. Au-delà de la librairie, il ne s’était rien passé d’extraordinaire dans ma vie. Après l’accident, il avait fallu remonter la pente et j’étais juste retournée à mon quotidien. Sans Nick, sans Peter. Je rigolais quand Peter se moquait en me disant qu’effectivement ouvrir ce n’était pas grand-chose. Je souriais de fierté d’avoir réussi à réaliser ce rêve « Oui, j’ai eu des gros moments de doutes, de découragements, des moments où je voulais tout abandonner, mais je suis contente d’être allé jusqu’au bout » C’était l’accomplissement de toute une vie « Tu dis ça, mais si y faut tu vas pas du tout aimer. En tout cas, on peut y aller quand tu veux » Sauf ce soir. Ce soir je profitais de sa présence. « Je vois Mia surtout, presque tous les jours » On s’était serré les coudes, on était resté proche et une vie sans Mia n’était même pas envisageable. « On pourra aller la voir si tu veux, je lui dirais que j’ai une surprise pour elle » J’allais lui dire quelque chose, mais Peter me prenait de court en me disant que j’étais la première personne qu’il venait voir. Je me sentais émue par cette confession et douce chaleur se propageait dans mon corps. Je posais mon verre pour le prendre dans mes bras. J’avais toujours du mal à croire qu’il était de retour, mais son corps contre le mien était bien réel. Je l’embrassais sur la joue avant de me reculer et reprendre ma place « Tu m’a vraiment beaucoup manqué Peter» Je lui souriais, me demandant ce qui aurait pu se passer entre nous s’il n’était pas parti et je secouais la tête en me disant que cela était sûrement du passé pour lui. Plutôt que de penser à ce qu’on aurait pu être, je préférais changer de sujet « T’as fait beaucoup de rencontre sympa pendant tes voyages ? Tu étais comme les marins avec une femme dans chaque pays ? » J’espérais que non en tout cas, j’étais même presque sûre que non, mais il avait peut-être une relation plus sérieuse « Les gens étaient accueillant ? Et la nourriture ? » J’avais envie de tout savoir