La rumeur court.
Ryder ne l'attrape qu'à mi chemin entre son enseigne de café préférée et le fleuriste, grâce aux logorrhées interminables d'une ancienne camarade de lycée, Woodard  is back, the devil's son.
Une bourrasque souffle, Ryder jurerait la recevoir en plein ventricule; assez pour disjoncter le noeud sinusal et envoyer le reste de son rythme au tapis. Vite, elle tait sa curiosité, hausse de nonchalantes épaules, laisse ses talons rétablir le tempo familier du "who gives a shit".
She, she gives - a lot. Woodard, toujours là pour ruiner le brandy, les cigares et les rêves de victoire. L'éternel béguin, le plus grand heartbreak de toute sa vie.
A sens unique.
Fade bien que jolie, Ryder adolescente passe complètement inaperçu. Elle ne se distingue que par ses notes, sa famille constituée de pétasses enragées. Pas assez pour taper dans l'oeil de l'incarnation de la rébellion qui pourtant les collectionne au beurre noir !
Elle y met du sien (s'achète un wonderbra (se fait vanner par Teddy) se peinturlure de gloss, enchaine les hairflips) : sans grand succès. S'il lui arrive d'effectuer de petites tâches dans le voisinage pour se faire un peu d'argent de poche, ne remarque Ryder  que pour lui demander son avis concernant les cursus envisageables. Ryder en pamoison s'attache, essaye, rate - pas dans ses habitudes, pourtant. Sophomore year, c'est la débandade.
Il s'amourache d'un cliché, épouse ledit cliché et nait l'enfant de l'amour (celui qu'elle aurait surement aimé recevoir). Ryder Deetz, avec son fiel, ne se ramasse surtout pas à la petite cuillère. Sa revanche sur les autres: la réussite sociale. Et alors qu'elle s'inscrit à UCLA, souhaite au jeune couple de se fourrer leur happy ending up the ass.
Mais, le regard plein de pesanteur de Woodard garde une place dans ce coeur que l'on dit souvent recouvert de glace, le fait, d'ailleurs, durant plusieurs années.
Elle les croise, elle les hait, les envie, les hait, leur imagine une destinée tragique, les hait : jure qu'ils n'en valent pas la peine lorsqu'elle se rend parfois à l'évidence.
Leur pluriel et eux finissent un jour par quitter Mariposa. Good riddance !
"Je l'ai croisé du côté de north district, il portait un carton; ses biceps ont failli faire craquer les coutures du t-shirt qu'il  avait sur le dos !".
Ce soir-là, Ryder  les croise, ses biceps  et lui, dans un bar. Elle s'étouffe avec son Purple Rain.
Il la voit enfin, la suit du regard alors que le barman tente de la sauver d'un sale coup du sort (fin octobre 2023) Ils se recroisent dans ce bar new year's eve, embrassade générale. Ses lèvres, les siennes (at fuckin' last !). 1 er Janvier 2024, le réveil est pénible; la réalisation embarrassante.
Depuis, c'est du grand n'importe quoi.

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