AUCUN TW



« Tu t’fous d’ma gueule ? Fak est encore enfermé dans l’fridg ! » Voix portante qui indique l’arrivée de Teddy, blondinette au visage de poupée qui n’a de belle allure que son physique et non ses mots. Quand on la regarde, casquette vissée sur sa tignasse blonde tressée en deux nattes, palette retournée pour laisser voir ses immenses orbes océaniques. Une salopette beaucoup trop grande et l’apparition d’un crop top sous celle-ci, on pourrait presque la prendre pour une actrice de porno… Parce qu’elle est belle, mais aussi parce qu’on ne s’attend pas à voir une femme comme elle débouler avec si peu de classe. Autour d'elle, les clients rigolent face à la franchise dont fait preuve la Deetz. On connaît la famille, on sait de qui elle retient, alors qu’elle ne pose son regard sur aucun d’eux, franchissant le comptoir pour pousser la porte des cuisines. On murmure à son oreille de faire gaffe à ce qu’elle dit. Pour unique réponse, son chewing-gum pète à la gueule de celui qui l’a appelé en renfort. Ici à Mariposa il faut attendre quelques heures voir des jours pour faire venir des spécialistes, au lieu de cela, certains font simplement appel à la blonde qui arrive en quelques minutes. Touche à tout, femme qui n’a pas peur de se salir ou bien de manier des gros engins ! « Tu sais qu’y faudra faire venir qu’qu’un d’autre pour rep la poignée… » Tout simplement parce qu’elle n’a pas cela avec elle, Ted n’est qu’une charpentière-menuisière qui aide son prochain, elle n’a rien à voir avec Héphaïstos qui pourrait créer quelque chose de ses mains sans presque rien. Non. Elle est simplement la dépanneuse qui va extirper cet employé du putain de frigo ! Hordes de billes qui se posent sur elle, intrigués d’autres simplement terrifiés par la femme qui n’a peur de rien. Posant son sac sur le sol, elle sort son matériel et quelques secondes plus tard le bruit strident de la machine qui déchiquette le métal ronronne dans un spectacle de flammèches. Un mélange cacophonique de scie à métal et de raclage sur la plaque de cuisson. Une mélodie qui en générait plus d’un, mais qui plaît à Teddy. La porte ne peut résister aux mains de Deetz, elle ouvre celle-ci et pose son regard sur l’homme. « T’es con. » une pique sans méchanceté qu’elle sort en tournant les talons, posant son stock non loin d’où elle se trouvait. On entend une slave d’applaudissements des clients, mais elle ne fait rien pour chercher à être remercié si ce n'est de se planter près du cuistot. « Elles sont fraîches ? » demande-t-elle en prenant une frite froide qui repose où elles attendent d’être distribuées. D’une main, elle sort son chewing-gum de sa bouche pour y glisser en remplacement la frite. Une bouchée et bien vite une moue prend place sur ses lèvres peintes carmin. « Froide. » Affirmation coulante, elle papillonne de ses longs cils pour faire comprendre qu’elle en veut des chaudes tout droit sorties de la friteuse.

AUCUN TW



Improbable, à croire qu’il s’agissait du crédo de la ville ; un concept inculqué depuis la tendre enfance et que chaque citoyen se devait faire prospérer. S’il y avait déjà une grande part d’absurdité dans le faire de miser sur une amnésie collective et volontaire pour ignorer toutes les avancées technologiques existant au-delà des frontières de la ville, Callum pouvait dire qu’il s’agissait là de la situation la plus loufoque dont il avait témoigné depuis son arrivée à Mariposa. Un de ses collègues était coincé dans le réfrigérateur. Le pire étant que cela s’était déjà produit dans le passé s’il fallait en croire les murmures tantôt railleurs tantôt exaspérés des personnes autour de lui. Callum n’avait pas demandé le pourquoi du comment : il s’en moquait et avait déjà une partie de sa réponse dans la vétusté de certains équipements qui trainaient dans la cuisine. Callum, les bras croisés, avait regardé la petite troupe s’agiter autour de la porte du réfrigérateur, faisant le calcul mental de combien de temps ils allaient pouvoir servir leur clientèle avant que le stock s’épuise et qu’il devienne urgent d’aller récupérer des vivres dans ce fameux frigo. Quelqu'un s’était porté volontaire pour trouver un semblant de solution et Callum n’avait pas vraiment prêté attention, mais la voix claquante qui résonna dans la pièce était impossible à ignorer. Callum pivota le regard sur la nouvelle arrivée et fut sur le moment incapable de comprendre son rôle à venir. Ses paroles crues et ses mots hachés faisaient un contraste saisissant avec la beauté de ses traits et donnaient tout son sens à la négligence de son accoutrement. Clairement, elle était leur sauveteur. De quelle manière, Callum n’en avait pas la moindre foutue idée. Puis elle dégaina un outil qui n’annonçait rien qui vaille et Callum s’empressa de retourner à son poste de travail. Il grinça des dents sous le son strident de la délivrance. Un regard par dessus son épaule pour s’assurer que son collègue était bel et bien vivant et non aux portes de la mort et c’est tout. Tu parles d’un spectacle. Mais la jeune femme ne profite pas des éloges, se glissant à ses côtés et le faisant presque sursauter. Ce qui dans sa posture et son mutisme suggérait son envie de converser avec elle restait un parfait mystère. C’est confus qu’il l’observe retirer son chewing-gum - craignant un instant qu’elle le laisse sur son plan de travail - et piquer une frire avant de critiquer et…quémander ? Il imaginait qu’elle n’allait pas s’offusquer s’il la tutoyait. « Oui on a des pommes de terre dans le frigo quand la place est pas prise par un employé », évidemment qu’elles sont fraîches ! Callum pouvait se satisfaire de travailler dans un simple diner, mais il fixait la limite à cuisiner du surgelé. Il mit un point d’honneur à soutenir son regard avant d’hausser les épaules comme pour dire “qu’est ce que tu veux que j’y fasse”. « On fait pas la fine bouche quand c’est gratuit ». Il ne savait pas qui elle était, mais il doutait qu’elle se fasse récompenser en nature, alors elle allait prendre son cash et des frites froides et ça sera déjà bien.

AUCUN TW



Sauver un pauvre innocent d’un frigo, tel était l’accoutumé de Teddy. Bon peut-être pas, mais c’était un épisode qu’elle connaissait, bien que peu tenté de le révéler outre mesure qu’à son arrivé. Beuglante aussi énervante que la scie qu’elle emploi pour sortir l’employer de là. Elle s’active et bien vite, Ted vient quémander son payement. Une frite froide. L’affront pour ses papilles gustative de bas étages. L’huile qui graisse ses doigts, s’étend sur sa langue sans lui donner aucun plaisir. Le cuistot près d’elle ne lui adresse aucun sourire, une attitude mi-figue mi-raisin. Il réussit tout de même à lui voler un rire charmant, alors qu’elle lui balance une bonne vieille claque dans le dos. « C’est pas c’que j’voulais dire ! » Elle est blonde, mais pas stupide – comme le stéréotype veut bien faire croire. Ce n’est pas parce qu’elle agit comme la meuf la plus grossière qui soit dans la ville, qu’elle est sans éducation et que son cerveau ne sert qu’à penser à l’ensemble de sa tenue. « JOSH TU L’AS PRIS OÙ LUI ? » qu’elle balance à la ronde pour afficher ce cuistot un peu trop coincé. « Il m’fait marrer ! » ajoute-t-elle avant d’adresser un sourire à l’homme qu’elle affiche désormais d’un immense panneau d’affichage clignotant : Teddy t’a dans le viseur ! « Mon grand c’pas gratuit pour moi, c’est mon paiement. » Oui. Oui. Elle rend service pour des frites ! C’est qu’elle coute pas cher Teddy ! « Et qui dit paiement, dit j’veux des fraîches. En gros, des chaudes tout juste sortis de la friteuse ! » Ses carmins s’étirent à n’en plus finir alors qu’elle les pose sur une des joues de l’homme. #metooforman « Tu s’ras gentil. » Maintenant se sont ses longs cils qui papillonnent encore, non pas pour charmer, mais pour simple abus face à celui qui pensait se débarrasser d’elle sous son air de mec je-m’en-foutisme. Il faudra beaucoup plus de flegme pour que Deetz ne l’abandonne à son triste sort de vivre loin d’elle. Parce que c’est ainsi, qui ne rêve pas d’avoir Teddy Deetz dans sa vie ? Personne. En gros, comment dire que tout le monde se porterait mieux sans être trop brutal ? Et finalement, son chewing-gum revient se loger dans sa bouche, lui donnant cet air de vache ruminante si vulgaire qu'elle ferait presque honte à la femme magnifique qu'on voit au premier abord.

AUCUN TW



C’est une étrange forme de malaise qui le gagne, coincé sous le regard intense et fixe d’une étrangère, tel un spécimen sur le point d’être disséqué. Callum n’avait qu’un humble objectif dans cette nouvelle vie qui était la sienne : se faire discret et ne provoquer ni affection ni animosité envers sa personne. Juste de quoi se laisser porter par les flots. C’était déjà bien assez. Il s’attendait à tout une panoplie de réactions de la part de la jeune femme ; toutes sans doute légitimes face à la placidité et froideur de ses mots. Si bien qu’il sursauta presque en sentant le toucher de son interlocutrice, pivotant son regard sur un visage amusé plutôt qu’offusqué. Que l’on parle de lui comme s’il n’était pas là, tel un chien qui vient de réaliser un tour bien réussi et inattendu, n’aidait pas particulièrement son humeur. Mon grand, le genre de familiarité qu’il n’avait pas dû tout envie d’entendre. Drôle de forme de rémunération, mais qui était-il pour juger le fonctionnement de cet établissement dont il était un nouveau membre ? Encore plus dans cette ville qui n’avait rien de logique dans son fondement même. Toujours le même ton tonitruant et condescendant, comme s’il était l’idiot de la farce, hilarant dans son ignorance face aux habitudes de la maison. La jeune femme envahit son espace, force irresistible qui menace de le faire flancher, lui qui n’est plus habitué à toute forme de proximité. Est-ce juste une aisance débordante ? Ou les prémices d’une attitude plus toxique, proche d’une forme de harcèlement qui trouve sa source dans les faiblesses d’autrui ? Avait-elle été de ces lycéennes malmenant la vie de ses camarades, capable de les pousser inconsciemment jusqu’au point de non retour ? Callum augmente la distance entre eux et inspire un grand coup, conscient qu’il se perd dans ses pensées, se retranchant lui-même au bord du précipice, nez à nez avec ses pires démons. « Quoi, juste des frites ? Ca vaut même pas un burger ?. » dit-il plutôt, un poil railleur face à l’absurdité de ne rien demander de valeur en l’échange d’un service. Il lui tourne le dos pour s’approcher de la friteuse - ravi de se défaire du poids de son regard - avant de remplir un contenant avec des frites bien chaudes. Un coup de sel et c’est tout ; le plus simple des salaires. « Tiens. Te brûles pas . ». Il ne manquerait plus qu’une nouvelle scène éclate.

AUCUN TW



L’impolitesse incarnée. La blonde en a que faire, peut-être parce qu’elle n’a plus à se forger une image, celle-ci déjà connue de tous. Ses orbes observant le jeune cuistot, étranger dans la ville, elle ne sait pas depuis combien de temps, mais elle reconnaît n’avoir jamais croisé celui-ci. Ressemblant à un petit animal sans défense face à un prédateur fait ressortir l’instinct de Teddy. Inconsciemment, elle cherche à jouer avec lui pour faire durer le plaisir de le sentir craintif entre ses pattes avant de s’ennuyer et le relâcher. Distant et froid, l’homme près d’elle ne semble pas prêt à être une proie facile, offrant tout le plaisir à la sirène de jouer. « Oh c’est bien assez pour un service, inutile d’être trop gourmande. » Cette franchise qui s’envole de ses lèvres pour planer entre eux. Atmosphère étrange légèrement grisante, Teddy ose, tente l’audace avec un baiser sur la joue. Contact chaleureux sans arrière pensée, loin d’être une fine manipulatrice, elle se rapproche plutôt de l’impulsive qui regrettera tôt ou tard ses agissements et pourrait bien revenir pour s'excuser rouge de honte ! Pour le moment, elle ne fait que le regarder remplir un petit sac de papier brun d’une bonne grosse pelleté de frites. Son ventre gargouille dans un cri gargantuesque, l’onde de choc qui vibre sous son ventre plat. Elle pourrait rougir si elle se montrait plus délicate, mais non, elle vole simplement une frite du sac qu’il lui tend. Bâtonnet graisseux qui rentre en contact avec ses lèvres et puis sa langue. Elle a tout de Silvestre cherchant à avaler Tweety ! Chaleur irradiante sur les muqueuses, elle avale rapidement, trop vite pour savourer ce délice. Ses orbes toujours plongés dans ceux du cuistot laissent entrevoir quelques perles s’affichant sans qu’elle le veuille « Chôôôô ! » Il l’a prévenu, néanmoins Teddy fait toujours qu’à sa tête et précipitamment elle évente sa langue. « Cha va, è n’a rien ? » Organe qu’elle affiche démesurément pour savoir, même si rien ne se voit vraiment sauf peut-être une rougeur.